Dictée corrigée...

Bon, en vrai, elle était pas si difficile non ? Si quand même un peu... Non ?

Trois fureteurs calédoniens insolites. 

En achetant des biens à des ayants droit de Nouméa sans le sou, cette antiquaire de la place des Cocotiers s’était constitué un fonds hétéroclite hors pair. En avait-on vu défiler, à la queue leu leu, des dilettantes et des marchands de tout acabit fascinés par son bric-à-brac, voire son capharnaüm ! Pêle-mêle se trouvaient rassemblés là des nacres pyrogravées, des totems en ronde-bosse, des coffrets de la Commune, deux acanthasters empaillées et même des maracas abîmés qu’elle s’était laissé fourguer par des maîtres chanteurs.

Jusque-là s’étaient succédé des clients si extravagants qu’elle était à cent lieues de penser qu’on pût l’épater encore ! Un jour pourtant, trois m’as-tu-vu s’étaient introduits en catimini dans sa boutique exiguë. (Fin pour les juniors)

Le plus jeune avait interpellé l’antiquaire, se déclarant à la recherche de ciels de lit rococo en gaïac qu’il s’était représentés garnis de bougainvillées violacées. Pendant ce temps, les deux autres, des jumeaux hétérozygotes mafflus, vêtus comme pour carême-prenant de chemises tahitiennes versicolores, lorgnant des casse-tête défraîchis, s’en étaient emparés, puis les avaient brandis devant des psychés sans tain. Trouvant cocasses deux cagous empaillés, ils les avaient frénétiquement époussetés jusqu’à ce qu’une fiasque en déséquilibre s’écrasât sur des ex-voto.

Les recherches s’étant déroulées couci-couça, leur compère s’était rabattu sur deux poteries lapita ébréchées qu’il paya comptant.

Tout ébaudie et toute soulagée, l’antiquaire regarda s’éloigner ce trio dans une deux-chevaux psychédélique et tintinnabulante.